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samedi 8 mars 2025

ANNE SYLVESTRE - Une sorcière comme les autres

" N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant."

Simone de Beauvoir





1975


PAROLES

S’il vous plaît
Soyez comme le duvet
Soyez comme la plume d’oie
Des oreillers d’autrefois
J’aimerais
Ne pas être portefaix
S’il vous plaît faites-vous légers
Moi je ne peux plus bouger 

Je vous ai portés vivants
Je vous ai portés enfants
Dieu comme vous étiez lourds
Pesant votre poids d’amour
Je vous ai portés encore
À l’heure de votre mort
Je vous ai porté des fleurs
Vous ai morcelé mon cœur
Quand vous jouiez à la guerre
Moi je gardais la maison
J’ai usé de mes prières
Les barreaux de vos prisons
Quand vous mouriez sous les bombes
Je vous cherchais en hurlant
Me voilà comme une tombe
Et tout le malheur dedans

Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Celle qui parle ou qui se tait
Celle qui pleure ou qui est gaie
C’est Jeanne d’Arc ou bien Margot
Fille de vague ou de ruisseau

Et c’est mon cœur
Ou bien le leur
Et c’est la sœur ou l’inconnue
Celle qui n’est jamais venue
Celle qui est venue trop tard
Fille de rêve ou de hasard 

Et c’est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres 

Il vous faut
Être comme le ruisseau
Comme l’eau claire de l’étang
Qui reflète et qui attend
S’il vous plaît
Regardez-moi je suis vraie
Je vous prie ne m’inventez pas
Vous l’avez tant fait déjà 

Vous m’avez aimée servante
M’avez voulue ignorante
Forte vous me combattiez
Faible vous me méprisiez
Vous m’avez aimée putain
Et couverte de satin
Vous m’avez faite statue
Et toujours je me suis tue
Quand j’étais vieille et trop laide
Vous me jetiez au rebut
Vous me refusiez votre aide
Quand je ne vous servais plus
Quand j’étais belle et soumise
Vous m’adoriez à genoux
Me voilà comme une église
Toute la honte dessous

Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Celle qui aime ou n’aime pas
Celle qui règne ou se débat *
C’est Joséphine ou la Dupont
Fille de nacre ou de coton 

Et c’est mon cœur
Ou bien le leur
Celle qui attend sur le port
Celle des monuments aux morts
Celle qui danse et qui en meurt
Fille bitume ou fille fleur **

Et c’est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres 

S’il vous plaît
Soyez comme je vous ai
Vous ai rêvés depuis longtemps
Libres et forts comme le vent
Libre aussi
Regardez je suis ainsi
Apprenez-moi n’ayez pas peur
Pour moi je vous sais par cœur 

J’étais celle qui attend
Mais je peux marcher devant
J’étais la bûche et le feu
L’incendie aussi je peux
J’étais la déesse mère
Mais je n’étais que poussière
J’étais le sol sous vos pas
Et je ne le savais pas
Mais un jour la terre s’ouvre
Et le volcan n’en peut plus
Le sol se rompant découvre
Des richesses inconnues
La mer à son tour divague
De violence inemployée
Me voilà comme une vague
Vous ne serez pas noyés 

Ce n’est que moi
C’est elle ou moi
Et c’est l’ancêtre ou c’est l’enfant
Celle qui cède ou se défend
C’est Gabrielle ou bien Éva ***
Fille d’amour ou de combat
Et c’est mon cœur
Ou bien le leur
Celle qui est dans son printemps
Celle que personne n’attend
Et c’est la moche ou c’est la belle
Fille de brume ou de plein ciel 

Et c’est ma mère
Ou la vôtre
Une sorcière
Comme les autres

 S’il vous plaît
S’il vous plaît faites-vous légers
Moi je ne peux plus bouger

 ——————

Depuis 1986 :

* Ou qui se bat

Depuis 1988 :

** Fille d’asphalte ou fille fleur

Depuis 1998 :

*** C’est Gabrielle ou bien Aïcha















mardi 4 mars 2025

YVES DUTEIL - La tendre image du bonheur

 


1979


PAROLES

Roland rentrait de son collège
Et dormait tard ces matins-là
Je regardais tomber la neige
En finissant mon chocolat
Je voyais Lise à la fenêtre
En contre-jour, et dans un coin
Papa relisait une lettre
En tenant Maman par la main
Alors, j'ai pris pour moi tout seul
La tendre image dans mon cœur
Et d'aujourd'hui jusqu'au linceul
Ce sera celle du bonheur

J'attendais l'heure de son solfège
En regardant depuis l'entrée
Les pas de Lise dans la neige
Qui dessinaient comme un sentier
Roland, pour terminer son rêve
Faisait semblant d'être endormi
Lorsque Maman, pour qu'il se lève
Allait l'embrasser dans son lit
Alors, j'ai pris pour moi tout seul
La tendre image dans mon cœur
Et d'aujourd'hui jusqu'au linceul
Ce sera celle du bonheur

Le temps d'écrire quelques pages
Il est passé quelques années
Sur le décor et les visages
Et puis Maman s'en est allée
Lise vient diner certains soirs
Et Roland passe à l'occasion
Papa m'appelle et vient me voir
S'il est trop seul à la maison
Et j'ai gardé pour moi tout seul
La tendre image du bonheur
Mais d'aujourd'hui jusqu'au linceul
Elle me déchirera le cœur





CLARA LUCIANI - Ma mère




PAROLES


Elle est un peu sorcière
Elle a reçu des charmes héréditaires
Du jais sous la paupière
Ma mère
Elle est inconsolable
D’une tristesse ancestrale inexplicable
Une parure qui l’accable
Ma mère

REFRAIN
Mais de mère en fille
Et de fil en aiguille
On se repent
On se reprise
Finalement je t’ai comprise


Dе mère en fille
Et dе fil en aiguille
On se repent
On se reprise
Finalement je t’ai comprise

Nos sourires identiques
Toi seule sait ce qu’ils cachent de cryptique
J’ai mimé ta musique
Ma mère

Mon sang fait son chemin
Il porte ton histoire, il s’en souvient
Puissant comme le vin
Ma mère

REFRAIN

Tu vois, Maman
Je t’ai comprise

REFRAIN