et à toutes les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer
PAROLES
Comme un drame à la Visconti
Aux dernières scènes déchirantes
Elle joue sa propre tragédie
Les yeux dans le vide, bouleversante
Mais ce n'est plus un rôle, c'est sa vie
Parfois sa mémoire, sa conscience
La laisse comme un peu loin d'ici
Depuis quelque temps
Elle oublie
Lentement, éperdument
Comme se quittent les amants
Elle oublie
Lentement, douloureusement
Comme un soleil couchant
Elle oublie
Elle oublie
Elle se demande ce que devient
Dans sa nuit noire, sans plus d'étoile
Traînant sur son Sunset boulevard
Une actrice oubliant l'histoire
Madame, vous perdez la mémoire
Et elle ne reviendra jamais
Ces mots résonnent dans le couloir
Elle a si peur
Elle oublie
Lentement, éperdument
Comme se quittent les amants
Elle oublie
Lentement, douloureusement
Comme un soleil couchant
Elle oublie
Elle oublie
Un instant elle revoit le monde
Juste avant, comme il était
Ses amours, ses enfants, sa vie
Tout s'envolerait à jamais
Ne seront-ils un jour pour elle
Que de simples étrangers
Ne restera-t-il vraiment plus rien
Est-ce que c'est possible, vraiment rien
Vraiment rien
Lentement, inexorablement
Comme se déchirent les amants
Elle oublie
Follement, éperdument,
Douloureusement
Elle oublie
Elle oublie
Elle oublie
«Au début, c'est un titre de film, par exemple, qui s'efface.
Ou bien le nom d'une ville: je suis à Londres et je crois que c'est Berlin.
Et puis un jour un homme arrive avec une blouse blanche. Il a l'air grave et il me dit:
Madame vous êtes malade, vous perdez la mémoire. Elle ne reviendra jamais.
Le bonheur, vous savez, c'est le cœur que ça concerne, c'est pas le cerveau.
Les films que j'ai tournés, les hommes que j'ai aimés, c'est la belle histoire de ma vie.
Sauf que maintenant vous la connaissez mieux que moi.
Mes enfants, mes amis,
je vous aime
je vous aime et je vous quitte un peu.
Et s'il y a une chose qui ne disparaîtra jamais, c'est la chaleur de votre amour.
Merci»
Merci Madame Annie Girardot pour avoir posé votre regard si touchant et vos mots si vrais sur une si grande douleur...
José Maria Laura